Renault discute officiellement avec Nissan Motor. Mais
officiellement toujours, Nissan ne discute pas avec Renault; le décalage horaire doit être pour quelque chose dans le drôle de ballet de communiqués qui s'est déroulé hier. Alors que depuis samedi toute la presse japonaise jure que les deux groupes préparent une alliance capitalistique (Renault prendrait 20% de Nissan), le porte-parole du numéro 2 japonais de l'automobile douchait tout le monde hier aux aurores: «Si Renault devait nous proposer une alliance capitalistique, nous l'étudierons sérieusement, mais nous n'avons pas reçu une telle offre de Renault», déclarait-il. Deux heures plus tard Renault reprenait l'offensive: «Nous avons indiqué à plusieurs reprises que notre stratégie de développement passait par une présence accrue en Asie. [...] A ce titre nous discutons avec un certain nombre de partenaires potentiels, dont Nissan. Nous n'excluons pas, après une étude approfondie, d'envisager une prise de participation.»
En fait le groupe nippon fait profil bas, car il est courtisé par deux autres prétendants: Ford, déjà propriétaire d'un tiers de Mazda, bien plus riche que Renault, mais dont Nissan pourrait craindre qu'il ne le croque purement et simplement. Et Daimler Chrysler. Selon l'hebdomadaire Der Spiegel, le groupe germano américian aurait fait deux offres à Nissan: soit reprendre sa division poids lourds, soit entrer pour 10% au capital de la maison mère. Le co-président de Daimler Chrysler, Jurgen Schrempp doi