Bonn de notre correspondante
Un vent de zizanie secoue le camp des électriciens allemands, une semaine à peine avant le début des négociations avec le gouvernement sur l'abandon du nucléaire, prévues le 26 janvier. Le patron de PreussenElektra, Hans-Dieter Harig, a démissionné de sa fonction de porte-parole des sept exploitants de centrales nucléaires, fonction qu'il venait juste de prendre au 1er janvier. Les négociations avec le gouvernement s'avèrent «plus controversées qu'elles devraient l'être», s'est justifié Harig. Dans ce contexte, le patron de PreussenElektra explique vouloir garder «un espace de liberté pour représenter les intérêts de son entreprise».
Pragmatisme. Président d'une société basée en Basse-Saxe (le Land du Chancelier Gerhard Schröder), Hans-Dieter Harig est un modéré. «Nous acceptons le primat de la politique, explique-t-on chez PreussenElektra. Si la politique ne veut plus de l'énergie nucléaire, nous sommes obligés de nous adapter. Nous ne disons pas: le nucléaire ou rien.» Hans-Dieter Harig est aussi connu pour ses bons contacts avec Schröder, qui a lui-même brièvement siégé au conseil d'administration de PreussenElektra juste avant de devenir Chancelier. Son ministre de l'Economie Werner Müller est même un ancien cadre de Veba, la maison mère de PreussenElektra.
Ce pragmatisme semble trop conciliant au goût d'autres électriciens comme Bayernwerk, Energie Bade Wurtemberg ou RWE, partisans d'une résistance plus farouche. «Si l'on nous dicte le cours à