Tendu à l'extrême ces derniers jours, l'arc s'est enfin détendu:
hier, le britannique GEC a annoncé la cession sa filiale Marconi Electronics à son compatriote British Aerospace (BAe), le préférant au français Thomson-CSF. Marconi fait des radars, des bouts de missiles et de satellites, BAe fabrique surtout des avions de combat. A eux deux, BAe et Marconi vont donner naissance à un géant de l'armement qui gardera le nom de British Aerospace et se situera, avec près de 100 000 employés et un chiffre d'affaires d'environ 115 milliards de francs, au troisième rang mondial dans son secteur, derrière les deux américains Boeing et Lockheed Martin. Airbus toujours en panne. Cette alliance met momentanément fin à de longs mois de palabres en tous sens entre les grands acteurs de l'aéronautique et de l'électronique européenne (voir infographie). Conscients de la nécessité de s'allier pour contrer leurs concurrents américains, ils n'en n'ont pas moins passé l'année écoulée à comploter les uns contre les autres au gré des préférences du moment, ce qui a conduit au gel des dossiers vitaux comme la transformation d'Airbus en société privée. Pour cette simple raison, la fusion BAe-Marconi est une bonne nouvelle. Le paysage est enfin dégagé. Et ce paysage ne ressemble pas vraiment à ce qu'il était censé être il y a treize mois encore quand, dans une déclaration commune, les trois gouvernements français, britannique et allemand avaient demandé à leurs industriels de l'aéronautique r