Le premier accord dans une grande entreprise privée, industrielle de
surcroît, était attendu. Les fervents de la loi Aubry devraient être douchés: PSA, qui sera vraisemblablement imité en cela par Renault dès le mois prochain, a réussi à contourner l'objectif majeur de la loi du 13 juin 1998, créer des emplois. C'est si vrai qu'il a fallu lui adjoindre un dispositif à base de préretraites massives, pour permettre à l'entreprise d'afficher un nombre suffisant d'embauches et emporter la signature des syndicats, notamment celle de la CFDT. Pour la gestion de l'entreprise, le rajeunissement de la main-d'oeuvre est un gain considérable. En remplacement d'ouvriers fatigués, souvent médicalement inaptes au travail qu'on leur demande, ils pourront embaucher quelques jeunes, bien formés et dont le salaire sera inférieur de 25%.
De même, on peut comprendre que des syndicats, confrontés depuis de longues années à des plans sociaux à répétition et à la pression amicale de collègues usés par le travail, aient accepté le marché de la direction. Après tout, ils gagnent un peu au deal, puisqu'ils accèdent à un système de préretraites dérogatoire du droit commun et voient s'arrêter l'hémorragie d'emplois, au moins momentanément.
Du côté du gouvernement, le choix est moins évident. Voilà des entreprises privées qui demandent à la société de prendre en charge un problème qu'elles ont elles-mêmes créé en bloquant l'embauche et en intensifiant les cadences. On pourrait croire le cas limité à PSA e