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Libération

Mea-culpa du FMI pour sa politique en Asie.

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publié le 23 janvier 1999 à 23h17

Bangkok, correspondance.

Hubert Neiss, le directeur du Fonds monétaire international pour la région Asie-Pacifque, s'attendait à vivre des heures difficiles pendant la rencontre organisée jeudi et vendredi par la Banque mondiale à Bangkok sur «le coût humain de la crise asiatique». Mais le feu continu de critiques dont son organisation a été l'objet a dépassé ses prédictions. Martin Khor Kok Peng, un Malaisien qui dirige une coalition d'ONG baptisée Third World Network, a lancé l'offensive en déclarant à la tribune que les mesures prises par le FMI au début de la crise «non seulement n'avaient pas aidé les pays à sortir de la récession, mais au contraire avaient significativement aggravé celle-ci». «C'est comme pour un malade devenu cardiaque parce qu'il ne faisait pas assez d'exercice. Le FMI l'a forcé à sortir de son lit pour faire du jogging autour de la salle d'hôpital», a-t-il dit devant les 200 délégués d'organisations internationales et d'ONG présentes. Le FMI se voit reprocher en substance sa politique initiale de taux d'intérêt élevés visant à mettre un terme à la volatilité monétaire et l'imposition de restrictions budgétaires limitant le financement de programmes sociaux. Les mesures sur les taux d'intérêt ont virtuellement asséché le crédit pour les entreprises, étouffant l'économie réelle et faisant plonger la croissance.

Jean-Michel Severino lui-même, vice-président de la Banque mondiale en charge de la région Asie-Pacifique, n'a pas été en reste. «Nous avons é