Sotheby's, avec environ 11 milliards de francs de chiffre
d'affaires, «pèse» près de trente fois plus que le premier commissaire-priseur de France, Me Tajan. C'est la raison de la réforme: Paris, capitale incontestée du marché mondial de l'art jusque dans les années 50, en représente désormais moins de 5%. Les ventes se sont déplacées aux Etats-Unis et en Europe, sous l'égide de sociétés commerciales. On estime ainsi que Sotheby's et Christie's font à peu près 10% de leur chiffre avec des oeuvres d'art qui quittent la France. Elles bénéficient de structures sans commune mesure avec les commissaires-priseurs: elles peuvent revendre vos bijoux à Genève, votre Monet à New York, et votre manuscrit à Londres. Mettre ces oeuvres aux enchères ou les proposer pour une vente privée. Vous proposer une avance, ou même un prêt si vous êtes acheteur. Et réduire leurs tarifs à presque rien pour les plus belles collections. Elles peuvent même vous proposer une garantie minimum sur le prix obtenu aux enchères. Après avoir vidé votre appartement, elles peuvent le vendre, avec votre yacht. Aucun de ces droits n'est accessible aux commissaires-priseurs. Ils sont, en revanche, en partie prévus dans la future loi. Les commissaires-priseurs ne peuvent cependant pas compter sur leur indemnisation pour se renflouer puisqu'elle a été réduite à moins d'un million de francs en moyenne. Christie's, n° 1 mondial (plus de 12 milliards de francs de CA), aujourd'hui dirigée par François Pinault, n'a pas ré