C'est reparti pour un tour. La fusion entre les britanniques British
Aerospace (BAe) et GEC Marconi date à peine d'une semaine et l'industrie aéronautique européenne recommence déjà, comme elle l'avait fait ces douze derniers mois, à vivre au rythme des petites phrases des uns et des autres. Le patron du groupe allemand Dasa a ainsi donné à l'hebdomadaire d'outre-Rhin Der Spiegel une interview (à paraître aujourd'hui) fort instructive. Manfred Bischoff y estime possible que «Dasa et les Français prennent ensemble les devants et, en tant que puissant duo, réintègrent les Britanniques», affichant là une condescendance qui fera sans nul doute grincer les dents des Anglais. Bischoff n'exclut pas non plus des alliances avec des américains (Raytheon, Lockheed Martin et Northrop Grumman). L'industriel allemand semble ainsi prêt à saisir la main tendue la semaine dernière par Lionel Jospin qui, au lendemain de l'accord anglo-britannique BAe-Marconi, avait milité en faveur d'un rapprochement franco-allemand entre Dasa et l'ensemble Matra-Aérospatiale-Dassault en cours de constitution. Mais pour que les choses soient bien claires dans l'esprit des Français, Manfred Bischoff tient à revenir sur les causes de l'échec des discussions tenues pendant des mois entre Dasa et BAe avant que ce dernier ne préfère se jeter dans les bras de Marconi: «Nous avions accepté de ne détenir que 40% des parts du nouveau groupe, BAe en détenant 60%», mais il devait y avoir une direction à deux têtes «dont