Voici la CGT redevenue l'interlocuteur incontournable de la
direction d'EDF. Elle est ce matin la vedette de la séance de signature de l'accord 35 heures. François Roussely a tout fait pour que le syndicat majoritaire (52% des voix aux élections) paraphe le texte, jusqu'à ménager ses susceptibilités sur la modération salariale. Il y a en effet deux textes distincts, l'un sur la réduction du temps de travail, que tous les syndicats de l'entreprise approuvent, l'autre sur les rémunérations, que la CGT et FO s'abstiennent de parapher. L'un et l'autre s'appliqueront, mais en refusant de signer le deuxième, la CGT sauve l'honneur. Roussely a aussi payé de sa personne. Dans une interview au Monde le 13 janvier, Denis Cohen, le patron de la CGT, proclame l'accord conclu alors que les négociations continuent. Certaines fédérations menacent alors de tout interrompre. «J'ai dû plaider auprès des partenaires que ne pas avoir d'accord ce jour-là aurait été terrible pour EDF», dit Roussely qui affiche son ambition: «Refonder une dynamique sociale, parce qu'EDF a connu ses moments les plus forts lorsqu'ont coïncidé grands projets techniques et grands projets sociaux.» «L'union sacrée» pour le nucléaire du temps de Marcel Boiteux pourrait donc revivre avec l'ouverture du marché de l'électricité à la concurrence. Denis Cohen dit (presque) «banco». «Il y a effectivement un défi européen à relever. Nous sommes une force de propositions. Roussely l'a compris, à la différence du management», to