La monnaie unique est née le 1er janvier, mais pas l'Europe des
moyens de paiements. Yves-Thibault de Silguy, commissaire européen chargé des Affaires économiques, financières et monétaires, répond au comparatif des prix publié par Libération (18 janvier) et qui dissuadait d'effectuer des paiements en euros. Payer dans la zone euro, avec des devises, un chèque, une carte bancaire, ou faire des virements engendre des frais exorbitants. Est-ce normal?
Les frais sont parfois excessifs. Des banques vont être obligées de faire un effort. Mais on ne peut pas demander que, du jour au lendemain, le prix des transactions soit baissé de manière brutale. Ceci dit, certaines banques ont déjà fait des efforts! Avant, les commissions étaient cachées. Avec l'euro, elles sont devenues visibles. Notamment les commissions de change sur les billets. L'achat de devises n'est certainement pas plus cher qu'avant même si on a l'impression du contraire.
Que va faire la Commission?
On a déjà réagi! On a lancé des enquêtes. D'ici à trois, quatre mois, nous allons en publier une analyse complète. Rapidement il faut qu'on y voie clair et qu'une banque soit en mesure de dire: «Si vous utilisez tel ou tel moyen de paiement, cela coûtait tant avant l'euro, et cela coûte tant aujourd'hui.» Notre rôle est de veiller à ce que les obligations, en terme d'affichage, soient le mieux appliquées possible. Réglementer est contraire à ma démarche car cela prend du temps et nécessite un contrôle.
Et si la manière douce