Wuppertal, envoyée spéciale.
Un intrus s'est glissé à la table des négociations salariales de la métallurgie allemande, vendredi dernier dans un grand hôtel de Wuppertal. Face aux dix représentants du patronat, l'IG Metall n'aligne que neuf délégués, pour laisser place à un syndicaliste néerlandais. Non pas que cette négociation soit moins sérieuse que d'habitude: depuis son lancement, en décembre, le blocage est total et l'IG Metall menace de lancer ce vendredi les premières grèves d'avertissement. Dans le même temps, pourtant, l'IG Metall de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, région frontalière des Pays-Bas et de la Belgique, a décidé de passer à l'acte européen, en invitant des représentants de ces deux pays à assister à sa négociation (les deux représentants des syndicats chrétien et socialiste belges s'étaient fait excuser vendredi dernier, pour cause de démarrage des négociations dans leur pays).
«A la table, je préfère ne pas prendre la parole, explique Hans De Vries, le représentant du syndicat néerlandais FNV-Metalectro. Un observateur étranger ne peut pas saisir tout de suite tous les signes que s'échangent les négociateurs et je ne veux pas perturber la négociation. Sauf si le patronat se met à dire quelque chose sur les Pays-Bas que je dois corriger.» Dans le coffre de sa voiture, Hans De Vries tient prête une liasse de statistiques sur l'évolution économique aux Pays-Bas, au cas où les patrons allemands tenteraient de peindre le modèle hollandais en couleurs un peu tro