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Libération

L'Allemagne enterre La Hague de guerre. Revirement sur le retraitement des déchets nucléaires.

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publié le 27 janvier 1999 à 23h19

Bonn, de notre correspondante.

Dans le feuilleton allemand de l'abandon du nucléaire, Gerhard Schröder et les électriciens allemands ont joué hier l'épisode de la grande réconciliation. Le nouveau chancelier a renoncé à interdire dès le 1er janvier 2000 le retraitement des déchets nucléaires allemands dans les usines française de La Hague et britannique de Sellafield, comme il l'avait annoncé il y a moins de deux semaines. «J'aurais bien voulu tenir cette date, mais nous nous sommes rendu compte que ce n'est objectivement pas possible.» Gerhard Schröder s'est ainsi rendu aux arguments des patrons des compagnies électriques qui avaient menacé de boycotter la rencontre prévue hier avec le gouvernement s'il maintenait cette date butoir. Le gouvernement entend toujours interdire le retraitement, mais ne fixe plus d'échéance: «Il faudra examiner, centrale par centrale, ce qui est possible», a dit Schröder hier.

Cesser les convois vers les usines de La Hague et Sellafield posait en effet aux électriciens un difficile problème d'élimination de leurs déchets. Sur les 19 centrales allemandes en activité, 4 sont à bout de leurs capacités de stockage, explique Manfred Timm, patron du groupe électrique Hamburger Electricitätswerke (HEW) et nouveau porte-parole des électriciens allemands. Interdire les transports vers la France ou la Grande-Bretagne aurait obligé les électriciens à organiser des convois vers des centres allemands de stockage provisoires, Gorleben et Ahaus.

Sortie graduelle.