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Analyse

Les syndicats rament, le patronat freine. Malgré la «leçon» Vilvorde, les confédérations d'Europe peinent à s'organiser.

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publié le 27 janvier 1999 à 23h19

Eté 1997. Le conflit de Renault-Vilvorde s'éternise, les syndicats

belges négocient le plan social devant accompagner la fermeture de l'usine de la banlieue de Bruxelles. Au même moment, leurs collègues espagnols passent un accord avec la direction du groupe pour rapatrier le travail chez eux. Un peu plus tard, les Français feront de même. Voilà comment s'est achevé le premier «euroconflit». La liaison, pourtant étroite, entre syndicalistes des trois pays n'a pas empêché la direction d'appliquer son plan de restructuration, en jouant, en partie, sur les intérêts divergents des salariés.

Volkswagen, de son côté, a utilisé des procédés similaires: en 1993, la réduction drastique du temps de travail à 32 heures, permettant de sauver 40 000 emplois, a été circonscrite au territoire allemand. Ailleurs, les manières ont été plus classiques, à base de licenciements, sans que l'IG Metall n'en fasse une maladie.

L'euro, qui facilite la comparaison des coûts salariaux, fait craindre désormais à tous les syndicalistes un vaste dumping social, alors que les instruments d'une régulation sociale de l'Union sont absents ou embryonnaires. Au niveau des entreprises, les comités de groupe européen (CGE) ne couvrent que 6 millions de salariés et ils sont bien loin de concurrencer les comités d'entreprise. Au niveau des branches, la Confédération européenne des syndicats (CES, à laquelle la CGT devrait adhérer au printemps) n'hésite pas à coordonner des actions européennes: journées des routiers p