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Libération

Un sursis pour la Cogema.

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publié le 27 janvier 1999 à 23h19

Les plus enflammés, hier en France, c'étaient les Verts. «La France

ne doit pas être le dépotoir des déchets nucléaires allemands», s'insurgeait leur porte-parole, Denis Baupin. «On devrait accepter que les Allemands continuent à envoyer leurs rebuts chez nous simplement parce qu'ils ont des problèmes de stockage?"Ce n'est pas possible, nous demandons au gouvernement Schröder de ne pas céder au lobby nucléaire.» Le fameux lobby, en France, était plutôt calme, abasourdi par la masse d'informations parfois contradictoires en provenance de Bonn. A la Cogema, on refusait de crier victoire tant que l'information du report se limitait à une déclaration orale du chancelier. «La date du 1er Janvier 2000 était de toute façon impossible à tenir pratiquement», y notait-on. Il est clair que l'entreprise, et surtout son usine de retraitement de La Hague, bénéficie maintenant d'un sursis qui va lui permettre de s'adapter plus en douceur à la sortie allemande du nucléaire. Elle a déjà, en attente de retraitement, près de 300 tonnes de déchets allemands qu'elle avait reçues par anticipation dans le cadre des contrats qui la lient avec l'Allemagne pour la période 2000-2010 et qu'elle va probablement pouvoir traiter.

Au sein du gouvernement, on se voulait surtout pragmatique: «Vu le foutoir qu'il y a outre-Rhin, on sera maintenant plus regardant sur le combustible usé à retraiter. On n'acceptera de nouveaux convois (de déchets, ndlr) que si on en renvoie d'autres en échange.» Même si personne