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Libération

Quand l'internaute vend son âme aux publicitaires.Après le téléphone, «l'économie de l'attention» arrive sur le Web.

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publié le 28 janvier 1999 à 23h20

Ils sont prêts à tout pour capter notre attention, même à nous payer

pour qu'on lise leurs messages. Face à un public sollicité par une masse croissante d'informations, les publicitaires ont imaginé de rémunérer l'intérêt du consommateur. Limitée jusque-là à quelques initiatives isolées, «l'économie de l'attention», comme l'appellent déjà les Américains, toujours prompts à mettre un nom sur chaque pratique, est en phase de croissance accélérée. La semaine dernière, le deuxième opérateur danois de téléphonie mobile se vantait de pouvoir offrir quinze minutes de communications gratuites par jour aux clients qui accepteraient, en échange, de se coltiner dix secondes de pub toutes les deux minutes. Dans quelques semaines, Bouygues Télécom proposera un deal du même genre à ses abonnés. Basée sur le volontariat, la formule sera, dans un premier temps, limitée aux clients de son service Nomade, dont la jeunesse est censée être plus réceptive à l'offre. Mais ce n'est sans doute que partie remise pour les autres générations si le test est concluant. En attendant, c'est d'abord sur l'Internet que le système va prospérer. L'interactivité fait de ce média le terrain de prédilection de ce donnant donnant d'un genre un peu particulier.

8 dollars le message. Quand, il y a deux ans, la pionnière du genre, une petite start up de Berkeley, annonce son intention de faire de l'achat et de la vente de l'attention du consom-mateur son business, tout le monde se marre. Aujourd'hui, Cybergold annonc