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Libération

Ford préfère les blondes suédoises.L'américain a racheté Volvo pour 37 milliards de francs.

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publié le 29 janvier 1999 à 23h21

Les vacances de Jacques Nasser sont parfois fructueuses. Interpellé

au début du mois par les rumeurs de rachat de Volvo par Ford, qu'il dirige, il répondait qu'«étant à la plage, il ne pouvait être au courant». Hier matin, il avait l'air beaucoup plus au parfum. Et d'annoncer le rachat du suédois pour un montant de 37 milliards de francs (5,6 milliards d'euros).

Cette dernière péripétie du grand chamboule tout automobilistique est surprenante par la rapidité de sa conclusion, mais l'absorption du plus petit constructeur du monde par le numéro 2 du secteur était attendue, car la proie a de quoi faire saliver. La production de Volvo est certes réduite (400 000 autos par an), mais son image est exceptionnelle. Les grosses berlines cossues et costaudes plaisent, surtout aux Etats-Unis, où Volvo écoule un quart de sa production annuelle. Le suédois devient le chaînon manquant du groupe Ford, remplissant à merveille le vide sidéral entre ses marques bas de gamme (Ford, Lincoln, Mercury) et ses très haut de gamme anglais (Aston Martin et Jaguar). En plus, le renouveau de la gamme suédoise et ses récents succès européens avec les modèles S40 et V40 justifient l'intérêt général pour la petite marque de Göteborg. Car Ford n'était pas seul en lice. L'italien Fiat a fait une offre supérieure à celle de l'américain. Seulement voilà, Volvo ne souhaitait se débarrasser que de sa division automobile, qui était précisément celle qui intéressait le moins Fiat. C'est qu'à Turin on ne manque