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Libération

«On devient des travailleurs saisonniers». A Poissy et Mulhouse, réactions au projet de réduction du temps de travail.

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publié le 29 janvier 1999 à 23h21

Mulhouse, Poissy, envoyés spéciaux.

Les élus CGT des usines Peugeot de Mulhouse ne décolèrent pas. Leur problème, c'est ce fichu samedi. Sans doute l'accord-cadre sur les 35 heures présenté la semaine dernière par la direction de l'entreprise comporte-t-il des «choses positives» et d'autres qui le sont moins. Mais l'obligation qui est désormais faite aux ouvriers de travailler un samedi sur deux (selon un rythme dit «6-4», soit l'alternance d'une semaine de six jours et d'une autre de quatre jours), cela, ils ne peuvent l'accepter. Les cégétistes (majoritaires chez Peugeot, mais pas sur l'ensemble Peugeot-Citroën) ont consulté autour d'eux. Une moitié des salariés concernés a répondu. «On est tous contre, à 95%, affirment Claude Ruiz, délégué du personnel et Patrick Capel, un autre délégué. Le samedi, c'est le jour des courses, des enfants, de la vie associative. En nous obligeant à travailler ce jour-là, on nous retire une part de notre liberté.» Et c'est pour la défense de ce précieux samedi que deux journées d'action ont été planifiées la semaine prochaine à Mulhouse (10 500 salariés): «Beaucoup de femmes n'osent pas s'exprimer, hésitent à se mettre en avant. Mais, là, je crois qu'elles vont suivre», prédit Myriam Schmitz, qui travaille à la câblerie, où les femmes sont très nombreuses.

«Congé forcé». «Dans le travail posté, c'est dur. Avec les 35 heures, on attendait plutôt un allègement de la journée», poursuit Karin Lora, elle aussi en câblerie. «Les ouvriers les plus re