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Libération

A Davos, les salariés volent la vedette aux actionnaires. Le forum économique a abordé la responsabilité sociale de l'entreprise.

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publié le 30 janvier 1999 à 23h22

Davos, envoyés spéciaux.

La workholder value face à la shareholder value. Qui aurait cru, il y a quelques années, qu'on opposerait un jour, à Davos, la quête de rentabilité financière exigée par les actionnaires aux responsabilités de l'entreprise envers ses salariés. C'est pourtant ce qui s'est passé hier, à la tribune d'un de ces innombrables forums où l'on discute des effets de la mondialisation et des moyens de la gérer. On dira qu'après le mea culpa implicite opéré en ouverture sur la nécessité de mieux brider la volatilité des capitaux, le 29e forum économique mondial n'en est plus à un reniement près. «Nous ne pouvons pas dire à nos salariés à Noël à quel point l'entreprise est une grande famille et virer tout le monde en janvier.» Peter Hartz, responsable du management chez Volkswagen a commencé très fort son discours sur les «responsabilités sociales» des multinationales.

Devant un parterre de patrons ­ dont Ernest-Antoine Seillière, président du Medef, qui prenait des notes ­ il a fustigé ces groupes qui «tiennent des discours différents selon les endroits du globe où ils sont implantés». Et puisque Davos se fait le chantre de la globalisation, il a rappelé à ses pairs que la responsabilité de l'entreprise doit désormais être globale. «Elle est indivisible», a-t-il martelé avant de prôner, pour la première fois, dans cette enceinte, la «workholder value».

Quelle destinée aura ce nouveau mot dont l'implication première est le «respect dû aux salariés»? Quel pouvoir de