Daniel Silvert défend toujours un «syndicalisme de classes et de
masses». A mille lieues «du réformisme et du syndicalisme d'accompagnement de la CFDT». Entré à la CGT en 1966 à l'âge de 16 ans, aujourd'hui secrétaire général du syndicat de Renault-Douai, il regarde d'un oeil plus que circonspect les évolutions d'une centrale où il milite depuis trente-deux ans. Bernard Thibault souhaite une CGT qui joue aussi bien de la contestation que de la proposition. Daniel Silvert, lui, s'interroge. «Qu'est-ce que cela veut dire, un syndicalisme de propositions?Est-ce que cela signifie que l'on cherche à construire une CGT plus docile? On surexploite les travailleurs pour répondre à des intérêts boursiers et financiers. Le patron reste un adversaire de classe qu'il faut obliger à changer par le rapport de force. Qu'on n'entende plus ce discours à la CGT, cela me gêne», avoue-t-il. Sa fédération, celle de la métallurgie, pas vraiment réputée pour son modernisme, est bien décidée à faire entendre cette petite musique, bien différente de la mélodie composée par le futur secrétaire général de la CGT et son équipe. Car pour Daniel Silvert, militant communiste avant même d'être encarté à la CGT, plusieurs choses «ne passent pas». A commencer par le rapprochement avec la CFDT. Il n'applaudira «certainement pas» Nicole Notat, présente pour au moins une journée à Strasbourg. Pourquoi se rapprocher d'une organisation «avec laquelle il n'y a aucune convergence possible. Ici, à Renault-Douai, i