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Libération
Portrait

Denis Cohen, secrétaire de la fédération énergie. L'homme qui a décidé d'enterrer Zola.

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publié le 30 janvier 1999 à 23h22

Denis Cohen, le secrétaire général de la puissante Fédération de

l'énergie (74 000 adhérents), l'avoue, il a pris un «gros coup de pied au cul» en octobre 1998. La cour d'appel de Paris venait d'annuler, à la demande de la CGT et de FO, un accord sur les 32 heures signé par la CFDT. Il a dû subir les récriminations des 14 000 salariés qui avaient, entre-temps, fait le choix de la réduction du temps de travail. Lesquels ont sanctionné la CGT lors des élections professionnelles. Mea maxima culpa! «J'ai compris ce jour-là qu'on ne peut pas décider de la vie des gens.» La CGT tout entière a eu chaud. Si elle était passée sous la barre des 50%, les autres syndicats auraient pu lui faucher le puissant comité d'entreprise d'EDF-GDF et le millier d'emplois de permanents qui va avec" L'heure était venue de procéder à une introspection. Et de se souvenir du conflit de 1995, avec un bilan mitigé, loin de l'épopée décembriste. «On a fait vingt-sept jours de grève, sans un rond. C'était plus dur chez nous qu'à la SNCF, même si ça se voyait moins. Au bout d'un conflit comme ça, on se pose la question: quelle est la fonction du syndicalisme? est-ce que c'est de parler dans les congrès ou d'être efficace?» L'alternance politique a permis à Denis Cohen de faire passer le cap à son organisation. «Sous Juppé, la CGT a tenu le rôle du bouclier. Le changement nous a ouvert des perspectives positives.» Le résultat en est l'accord 35 heures. Le premier signé par la CGT depuis 1982 chez EDF. Depu