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Libération

Dimanche, à Strasbourg, ouverture du 46e congrès. La CGT fait son Vatican II. Marginalisée, la centrale veut réintégrer le jeu syndical.

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publié le 30 janvier 1999 à 23h22

«La CGT se prépare une semaine de psychodrame.» L'avis d'un

syndicaliste concurrent n'est pas loin de refléter l'opinion de certains caciques de la plus ancienne confédération de France, 104 ans cette année. Nul doute que le 46e congrès, qui s'ouvre à Strasbourg dimanche, sera un grand moment dans la vie syndicale. L'enjeu est énorme pour la centrale dont Louis Viannet va laisser la tête. La CGT va-t-elle abandonner définitivement le syndicalisme de «contestation exclusif» pour devenir aussi une «force de proposition», selon les termes du document d'orientation proposé au millier de congressistes réunis dans le palais des congrès?

Lucidité. Selon ce document, son «syndicalisme reste marqué par une tentative à privilégier la dénonciation des aspects négatifs, préoccupants, annonciateurs du pire, et la compilation des mécontentements à propos des politiques gouvernementales, plutôt qu'à rechercher par quelles revendications, propo-sitions et contre-propositions les salariés pourront se sentir encouragés à se mobiliser pour gagner: dans le cadre de la confrontation directe avec les employeurs, privés ou publics». Ce n'est pas la seule autocritique: «Nous ne pouvons pas nous satisfaire d'un syndicalisme d'influence où seuls les élus et mandatés élaboreraient les revendications et la stratégie syndicale», lit-on plus loin. Ou encore: «Soyons lucides. Notre implantation syndicale reste en profond décalage avec le monde salarial d'aujourd'hui.» On le voit, l'heure de l'introspection