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Libération

Nucléaire: l'Allemagne recule, la Cogema respire. Le PDG, Jean Syrota, se dit persuadé du respect des contrats.

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publié le 30 janvier 1999 à 23h22

Pour le patron de la Cogema, le monde se partage en deux camps: d'un

côté les journalistes et les Verts allemands, de l'autre les gens normaux c'est-à-dire ceux qui «savent» que le monde courrait à sa perte sans l'atome et le retraitement de ses déchets. Aussi Jean Syrota buvait-il du petit lait, hier, en dégustant son café devant quelques représentants de la presse: dans son esprit, le récent revirement allemand sur la sortie du nucléaire montre que les premiers se sont emballés trop vite et que les autres auront raison longtemps encore. Le plan de charge de la Cogema est à nouveau assuré pour les années à venir, l'entreprise n'a donc nul besoin de se remettre en question.

20% de l'activité de La Hague. «On a déduit des récentes déclarations (de Gerhard Schröder, ndlr) qu'elles rendent possible le respect des engagements souscrits entre les électriciens allemands et la Cogema, on ne peut qu'en être satisfait», estime Jean Syrota. Depuis deux semaines, l'entreprise faisait un lobbying acharné pour montrer du doigt l'ampleur du désastre qui la guettait si l'Allemagne décidait effectivement d'arrêter le retraitement de ses déchets au 1er janvier 2000. Ce coup d'arrêt revenait à annuler les contrats signés en 1990 pour la période 2000-2010 entre la Cogema et les électriciens allemands et, par voie de conséquence, à faire sauter 30 milliards de francs d'activité sur dix ans. Le retraitement des déchets d'Outre-Rhin représentant 20% du plan de charge de la principale usine du group