Alan Greenspan, le président de la Réserve fédérale américaine, peut
bien déclarer, jeudi, que la plupart des firmes liées à l'Internet «vont probablement disparaître» et comparer l'investissement dans ces valeurs à une «loterie»" rien n'y fait. Le Nasdaq, marché où sont cotées la plupart de ces entreprises, battait, vendredi, son onzième record depuis le début de l'année, poursuivant sa progression exponentielle: 7% de mieux en une semaine, 75% depuis octobre. Une flambée qui n'inquiète pas seulement Greenspan. Cette semaine, l'hebdomadaire The Economist annonce en couverture que les «valeurs Internet vont retomber sur terre» et prédit un brutal éclatement de cette nouvelle bulle financière.
Spectaculaires, les mouvements boursiers sont parfois complètement irrationnels. Des actions peuvent gagner 50% en une seule journée, comme Broadcast.com un site qui propose des programmes vidéo , le 8 janvier. N'y voyant aucune justification, les dirigeants du Nasdaq ont demandé une explication à l'entreprise, qui ne put, ou ne sut, en fournir. Le même jour, le libraire électronique Amazon.com annonçait de nouvelles pertes abyssales, mais un chiffre d'affaires légèrement supérieur aux anticipations. Le cours se hissait de 9% en une journée! En 1998, il avait progressé de 966%.
Frénésie. Rien d'étonnant, dès lors, que la frénésie financière gagne les rachats d'entreprises. Le cours de Yahoo (portail ou site d'entrée sur l'Internet) est passé de 34 dollars à 354 dollars en deux ans. Or,