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Libération

Un roi du jonglage financier prend le real en main. Un bras droit de George Soros à la tête de la Banque centrale brésilienne.

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publié le 3 février 1999 à 23h32

Rio, de notre correspondant.

C'est un proche collaborateur de George Soros qui va désormais diriger la Banque centrale brésilienne, en pleine tourmente financière. Mardi matin, le gouvernement Cardoso a en effet annoncé le remplacement de Francisco Lopes, nommé il y a à peine trois semaines, par Arminio Fraga Neto, 42 ans. Jusqu'en 1993, Fraga Neto gérait les réserves internationales du Brésil comme directeur à la Banque centrale. Soros, le célèbre spéculateur américain, l'a alors recruté et lui a confié un poste clé dans son fonds Quantum. En quelques années à New York, Fraga Neto aurait accumulé quelques millions de dollars d'honoraires et de commissions. Sa trajectoire a été fréquemment évoquée comme l'exemple type qui justifierait l'obligation de respecter une période de «quarantaine» entre le départ de la Banque centrale et l'entrée dans le privé.

«Boato». Fraga Neto revient à Brasilia avec l'image d'un spécialiste des marchés émergents et des taux de change instables. Sera-t-il capable de calmer le réal? Depuis le 15 janvier, la monnaie flotte au gré des rumeurs. «Et le dollar, il est à combien maintenant?»: cette question taraude chaque jour les Brésiliens. Sur un marché déboussolé, la cotation du billet vert ­ qui sert de référence au Brésil ­ subit des à-coups que personne n'arrive à prévoir ou même à expliquer. Avant la crise, la plupart des analystes affirmaient que la monnaie brésilienne était surévaluée, entre 15% et 30%. Dans la pire hypothèse, le réal aurait dû