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Libération

La CGT tient son 46e Congrès à Strasbourg. Faut-il s'allier «avec le diable»? La centrale essuie une vague d'interrogations de la part de ses militants sur le rapprochement avec la CFDT ou les 35 heures.

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publié le 4 février 1999 à 23h32

Strasbourg, envoyés spéciaux.

Prenez un millier de militants chevronnés, enfermez-les une semaine dans une salle de congrès. Agitez. C'est prêt. La recette, adoptée au 46e congrès de la CGT, a permis l'expression d'oppositions comme jamais la centrale n'en avait connu depuis la fin de la guerre. Sur les 35 heures comme sur l'unité syndicale, le message tout neuf de la direction confédérale pour un «syndicalisme de proposition» ne passe pas facilement. Face aux tenants du «pragmatisme» ­ un mot récent dans le vocabulaire cégétiste ­, les «durs» ont lancé des rappels à l'ordre aux références fondatrices: le «syndicalisme de classe et de masse», et la «défense du service public». Revue de détail.

Les 35 heures La CGT a signé huit accords de branches sur les quarante déjà conclus. La fédération du textile, première des signataires, a dû défendre ses positions. Les fédérations de services publics et de la chimie lui ont administré une volée de bois vert, l'accusant d'avoir accepté flexibilité et annualisation pour le plus grand profit du patronat. Et l'on a vu deux CGT apparaître. Celle des fonctionnaires, arc-boutée sur la préservation des acquis. Celle du secteur privé, confrontée à la réalité des négociations en cours, avec, bien sûr, des nuances entre fédérations.

Jacques Faure, ministère de l'Environnement, fonction publique: «Chez nous, il n'y a pas de négociations, mais les collègues sont inquiets. L'annualisation entraîne des pertes de rémunération, le non-paiement des heu