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Libération

Swissair rachète AOM et rassure Air France. Les Français craignaient une reprise par British Airways.

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publié le 4 février 1999 à 23h32

Swissair rachète AOM et Air France se sent déjà mieux: en effet,

British Airways ­ premier concurrent du groupe national en Europe ­ était un candidat sérieux à la reprise de la compagnie privée française. Et l'hypothèse d'une nouvelle mainmise britannique sur le marché domestique inquiétait sérieusement le français. L'entrée de British Airways sur le sol hexagonal remonte à 1994, avec le rachat de TAT, renforcé un an plus tard par celui d'Air Liberté. Les deux petites compagnies ne font plus qu'une et, depuis, BA est toujours à l'affût de nouvelles proies. Autant dire que la vente d'AOM par le CDR (Consortium de réalisation chargé de céder les actifs du Crédit Lyonnais) avait ravivé les appétits anglo-saxons. Mais de ce côté de la Manche, le ministère des Transports et la direction d'Air France faisaient savoir qu'il était urgent de faire barrage à une nouvelle offensive britannique. De même qu'un rachat par la compagnie allemande Lufthansa ne semblait pas réjouir grand monde chez Jean-Claude Gayssot. Depuis le début de cette affaire, Swissair tient la corde. Donnée favorite au départ, la compagnie helvétique semblait mieux placée que ses concurrentes anglaise ou allemande, ou même qu'Iberia ou Nouvelles Frontières. En réalité, la direction d'AOM avait depuis deux ans noué des liens avec Swissair et privilégiait la candidature suisse, qui lui permet, entre autres, d'entrer dans un réseau européen baptisé Qualiflyer regroupant dix compagnies européennes de taille moyenne: S