Le grand public les connaît sous le nom de Zarra, Mango, Promod,
Camaieu ou Gap. Mais ils sont aussi connus des professionnels sous le nom de «néo-spécialistes». Ils resteront dans la mémoire des historiens du textile et de l'habillement comme ceux par qui le commerce à l'Audimat est arrivé. Dans une étude publiée par la Documentation française (1), Elisabeth Parat, du Centre d'étude de l'emploi, dissèque le fonctionnement de ces enseignes, dont le point commun est d'avoir imposé de nouveaux rythmes de travail. Chez elles, pas de stocks, ou le minimum. On fabrique à la demande. Le principe de la double collection annuelle, qui prévaut encore chez les commerçants traditionnels, n'existe pas chez le néospécialiste, qui, lui, préfère l'achalandage en continu, sous forme de mini-collections ou de produits isolés.
La chaîne Pimkie, par exemple, gère ainsi près de 40 collections par an. L'espagnol Zarra renouvelle, lui, son offre chaque semaine. Dans le lot, il y a les articles incontournables liés à la mode (50%) ou les articles «basiques» (10%). Tout le reste 45% est constitué d'articles dits d'actualisation, de courte durée, appelés aussi «commandes jetables». Ce sont des modèles de chemisiers, de pulls ou de pantalons qui n'étaient pas prévus en début de saison. Commande, fabrication, mise en rayon: le principe du succès réside dans la vitesse. Les acheteurs des magasins «prospectent régulièrement les lieux d'approvisionnement et les boutiques des concurrents pour trouver