New York, de notre correspondant.
C'est à désespérer du pouvoir de l'argent et de la fortune. Depuis que le procès antitrust intenté à Microsoft par les autorités américaines a entamé sa deuxième phase, la situation aurait dû se retourner au profit de Bill Gates. Après les témoins à charge présentés par le gouvernement, c'est en effet au tour des témoins de la défense de défiler à la barre. Or, jusqu'à présent, loin d'effacer les débuts désastreux liés notamment à la pitoyable déposition vidéo du patron de Microsoft et aux embarrassantes révélations de ses concurrents et de ses partenaires commerciaux, les interventions de ces témoins maison ont souvent tourné au cauchemar pour Microsoft. Face à David Boies, l'avocat du gouvernement, l'armée de juristes de Bill Gates et les experts et cadres de Microsoft n'ont cessé de se prendre les pieds dans le tapis. Du coup, tantôt hilare et tantôt agacé par ces ratés de la défense, le juge Thomas Jackson qui devra, au terme du procès, décider seul du sort de Microsoft, montre des signes croissants d'impatience.
Trou de mémoire. La série tragi-comique a commencé dès l'audition du premier expert. Reprenant un thème favori de Bill Gates, Richard Schmalensee, professeur d'économie au MIT (Massachusetts Institute of Technology), s'est efforcé de démontrer que l'entreprise de Seattle n'était pas un monopole, dans la mesure où la domination de Windows était menacée par des technologies rivales. Mais le professeur a troublé ses auditeurs en ne