Ceux qui rêvaient d'un euro fort, «rival du dollar», en sont pour
leurs frais. Et ceux, plus sages, qui le craignaient peuvent se rassurer. Du moins pour l'instant. Contrairement à la plupart des attentes, la monnaie européenne ne cesse de faiblir depuis un mois face au dollar. Début janvier, au lendemain du lancement de la monnaie européenne, l'investisseur qui souhaitait acheter 1 euro devait débourser 1,18 dollar. Hier, après une légère remontée depuis mardi, la monnaie unique ne valait plus que 1,1313 dollar. En fin de semaine dernière, Wim Duisemberg, le président de la Banque centrale européenne, a estimé qu'il n'y avait pas de raison de s'inquiéter, même si, selon lui, «on pouvait s'interroger» sur les raisons de la baisse. Celle-ci n'est pas une mauvaise nouvelle pour les Européens. Selon Eric Chaney, économiste à la Morgan Stanley, «s'il ne faut pas sousestimer l'impact de la baisse de l'euro, il ne sera pas sans effet sur le commerce extérieur de la zone euro. Les exportateurs en profiteront rapidement».
Difficultés à séduire.
Les investisseurs réalisent aujourd'hui qu'ils avaient surestimé la faculté de séduction de l'euro. En majorité, la plupart faisaient le pari suivant: l'euro, dans un avenir proche, devait devenir, comme le dollar, une monnaie internationale, utilisée non seulement dans l'Union mais aussi à l'extérieur. Les Chinois, qui détiennent plus 100 milliards de dollars de réserves, avaient d'ailleurs salué la naissance de la monnaie européenne en se dé