La fusion de Hoechst et Rhône-Poulenc se traduirait par la
suppression de 9 800 à 11 000 emplois si les deux groupes suivaient les recommandations du cabinet de consultants américain Monitor Company. Ce cabinet, à la demande de la direction du groupe allemand, avait remis en octobre dernier, soit deux mois avant l'annonce officielle de la fusion, un rapport d'une cinquantaine de pages explosif dont le journal les Echos a publié hier des extraits. Il est arrivé dans les boîtes aux lettres des syndicalistes français de Hoechst Marion Roussel (HMR) sous pli anonyme. L'émoi est d'autant plus vif chez les salariés de la maison que les consultants évoquent la fermeture, étalée sur dix ans, du site de HMR à Romainville (Seine-Saint-Denis). Aventis, le nouvel ensemble issu de la fusion, devrait se délester de 49 de ses 91 sites de production pharmaceutiques dans le monde, dont 10 en France, selon la prescription de Monitor Company. Le groupe devrait donc supprimer 15% de ses effectifs (environ 2 800 postes en France). Un pourcentage standard, si on se réfère aux récentes fusions dans le secteur" ce qui ne l'empêche pas d'être traumatisant pour les gens directement concernés. Les deux groupes se sont empressés d'expliquer qu'il s'agissait là d'un document de travail préliminaire qui n'engageait en rien les dirigeants du futur Aventis. Aucune décision concernant les fermetures de sites ou les suppressions d'emplois ne sera prise avant l'été prochain, indiquent-ils. Une lettre incend