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Libération
Analyse

Le complexe de Strauss-Kahn. Le gouvernement assume mal ses privatisations. A tort.

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publié le 12 février 1999 à 23h43

Hier le GAN, le CIC, la CNP, France Télécom, Thomson Multimedia, les

Caisses d'épargne. Aujourd'hui Eramet, Air France. Demain Aérospatiale, le Crédit Lyonnais" Jamais un gouvernement de gauche n'aura tant ouvert le capital ou privatisé d'entreprises. Et jamais il n'aura tant détesté qu'on le dise. Dans son dernier rapport sur la France, l'OCDE le félicitait de cette «accélération des opérations de privatisation». Bercy a fait des pieds et des mains pour que l'organisation renonce à lui attribuer ces lauriers, ou bien qu'il le fasse dans des termes plus choisis. L'OCDE s'est exécutée de bonne grâce (voir Libération du 5 février). Politique efficace. Privatiser est un gros mot en Jospinie. Pourtant, le gouvernement n'a guère de raison de rougir de sa politique. Il n'a pas la religion du privé. Et l'impression d'opérations menées au «petit bonheur la chance» est trompeuse. Il suit en réalité une ligne assez simple que Dominique Strauss-Kahn résume ainsi: «Ce qui est public reste public, sauf s'il y a de bonnes raisons que cela change. Ce qui est privé reste privé, sauf s'il y a de bonnes raisons que cela change.» Premier cas de figure, la contrainte. Le GAN, le CIC ou le Crédit Lyonnais sont privatisés parce que le gouvernement ne peut faire autrement: la France s'y était engagée il y a plusieurs années. Bruxelles n'avait en effet autorisé le renflouement du GAN ou du Crédit Lyonnais que contre une promesse de privatisation. Second cas de figure: le besoin d'alliances indust