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Libération

Les 35 heures accélèrent le tempo. La loi Aubry a créé 24 000 emplois, largement grâce au secteur public.

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publié le 13 février 1999 à 23h44

Cette fois, ça décolle. Le nombre d'accords sur la réduction du

temps de travail a doublé en un mois, selon le dernier décompte diffusé vendredi par le ministère de l'Emploi et de la Solidarité. Avec 2 019 entreprises, la loi Aubry «couvrait», au 3 février dernier, 385 768 salariés. Le bilan en emplois (créés ou sauvegardés) s'élève à 24 155 postes.

Le public en tête. La bonne nouvelle tient à la qualité des emplois: 90% d'entre eux sont dits «offensifs», c'est-à-dire de vraies créations, à l'opposé des «défensifs», qui sont des licenciements évités. La moins bonne nouvelle est que ce résultat est largement tributaire de" deux entreprises publiques: EDF-GDF et Télévision de France. A elles seules, elles alignent un cinquième des embauches et plus du tiers des effectifs concernés par les 35 heures depuis la loi du 13 juin 1998.

Par ailleurs, 137 entreprises, quelquefois de taille respectable (Air France, GTM Construction), ont pour le moment décidé de passer aux 35 heures sans demander les aides. Signe de la difficulté d'obtenir une franche diminution des horaires selon les critères de la loi (au moins 10% de baisse avec création de 6% de postes supplémentaires).

Pour les accords qui respectent le cadre fixé, le résultat reste donc modeste (17 000 emplois pour 203 000 salariés couverts). Les effets de la loi Aubry sont encore inférieurs à ceux de la défunte (et de droite) loi de Robien. D'ailleurs, le communiqué du ministère souligne à la fois les vertus de l'action du gouverneme