Comment faire grève quand on s'est engagé à ne pas faire grève? Les
salariés d'American Airlines ont trouvé la réponse: ils se font porter pâles. Depuis une semaine, les vols de la compagnie américaine sont perturbés à cause d'une étrange épidémie: 2 400 pilotes sont malades. Ou déclarés comme tels, puisqu'il apparaît que c'est le mode de protestation imaginé par le syndicat American Pilots Association contre la deuxième compagnie américaine.
En restant au lit, les pilotes espèrent convaincre leur direction d'aligner sur leur grille salariale les 300 pilotes de Reno Air, petite compagnie acquise en décembre dernier. Pour le moment, American Airlines ne cède pas. Elle a au contraire porté l'affaire devant la justice. Une première fois, le juge a intimé l'ordre aux pilotes de reprendre le travail. Sans succès. On attendait, hier après-midi, le résultat de la plainte qu'elle a de nouveau déposé. Quoi qu'il en soit, le long week-end férié du President's Day, traditionnellement très chargé pour les compagnies aériennes, est plutôt mal parti pour AA. Même si l'appel à «la reprise du travail et du dialogue» lancé vendredi par Bill Clinton est entendu, il faudra quelques jours à la compagnie pour voler normalement.
L'arme de la maladie. Ce n'est pas la première fois que les pilotes d'American Airlines utilisent l'arme de la maladie. Sans être une pratique courante, elle est, aux Etats-Unis, assez largement brandie. Le personnel de bord de TWA s'en est servi à Noël dernier, et les polic