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Libération
Interview

Christian Pierret, secrétaire d'Etat chargé de l'Industrie. «Toute la directive européenne mais rien que la directive»

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publié le 15 février 1999 à 23h33

Christian Pierret est secrétaire d'Etat chargé de l'Industrie. Il

défendra mardi, devant l'Assemblée nationale, le projet de loi sur la modernisation du service public de l'électricité.

Le 19 février, le marché européen de l'électricité s'ouvre. En France, on commence seulement à débattre du projet de loi. N'est-ce pas trop tard?

Nous ne sommes pas en retard. Je vous rappelle que nous avons mené une concertation tous azimuts de quatorze mois. L'essentiel, vis-à-vis de Bruxelles, c'est que le processus de transposition soit engagé clairement et qu'un calendrier soit fixé pour la directive. Maintenant, en effet, il faut aller vite.

Le ministre de gauche que vous êtes se satisfait-il de devoir remettre en question un monopole public qui a prouvé son efficacité?

Notre règle, c'est la directive, toute la directive mais rien que la directive. L'ouverture du marché est maîtrisée: c'est le taux minimal fixé par l'Union européenne. Nous respectons nos engagements mais nous n'irons pas au-delà. D'autres, comme le gouvernement italien ­ de gauche ­ ont ouvert beaucoup plus que ne le demande la directive et commencent la privatisation du quart de la production de l'Enel, leur équivalent d'EDF. Moi, ministre de gauche, je suis satisfait que la directive permette de garder EDF à 100% publique, qu'elle permette d'organiser le marché pour lui donner toutes ses chances, et qu'elle assure le maintien intégral du service public.

Ces arguments ne semblent guère convaincre vos alliés communistes, qui