La directive européenne sur l'ouverture du marché de l'électricité a
bien failli ne pas être discutée en France: au début du mois de février, Bercy était au bord de retirer le projet de loi d'adaptation de l'ordre du jour de l'Assemblée. Et depuis, Christian Pierret, le secrétaire d'Etat à l'Industrie, rame pour rassembler une majorité décidément très plurielle. Il doit en effet obtenir au minimum que le PCF à l'Assemblée s'abstienne pour que son projet de loi passe. Jeudi, le groupe communiste publiait un communiqué d'apparence menaçante. «En l'état, ce texte est inacceptable», expliquait-il, demandant «le report de sa discussion» et «la renégociation de la directive». Une issue impossible pour le gouvernement, puisque la directive a été adoptée en 1996 et s'applique obligatoirement à partir du 19 février, jour où le Parlement français commencera seulement à en débattre. La France est donc au bord du «vide juridique», selon l'expression de Christian Bataille, le rapporteur (PS, Nord) du projet de loi. Toute entreprise qui estimerait faire partie des clients éligibles (lire l'encadré page 22) pourrait contracter avec un autre producteur qu'EDF, alors que le projet entend poser de solides garde-fous, dont une limitation de la concurrence à 25%, puis 33% du marché.
Service minimum. La diplomatie de couloirs a donc été intense, jusqu'à ce week-end. Aujourd'hui, dans Libération, Christian Pierret tend clairement la main aux communistes en faisant savoir qu'il acceptera nombre d'am