Londres, de notre correspondant.
Rover et ses 40 000 employés attendent que BMW décide de leur sort. Une nouvelle fois, l'avenir d'une firme britannique de légende, qui fabrique les Rover mais aussi les Mini, les MG et les Land Rover, est suspendu au verdict d'un investisseur étranger. La firme bavaroise, qui sauva Rover en 1995, pourrait se transformer en fossoyeur en 1999. Depuis le limogeage du PDG de BMW au début du mois, les ouvriers de Rover et de ses sous-traitants (près de 200 000 personnes) attendent avec anxiété de savoir si l'Allemand va les lâcher.
«Un bon actionnaire». L'année 1998 a été particulièrement catastrophique pour Rover dont la part de marché au Royaume-Uni est passée en dessous de la barre symbolique des 5%, derrière Ford, Vauxhall, Peugeot, Renault et Volkswagen. Pour BMW, le choix est simple: vendre la firme qui lui a coûté près de 2 milliards de livres (2,8 milliards d'euros) en trois ans et fait eau de toutes parts, ou la moderniser en rajoutant au moins un milliard de livres (1,4 milliard d'euros) pour espérer revoir ses investissements.
«Je reste optimiste, BMW a été un bon actionnaire, il a été bon pour Rover, il a été bon pour la Grande-Bretagne», explique Tony Woodley, le patron de l'automobile au sein du Transport and General Worker Union, syndicat du secteur. Woodley reconnaît que «les gars sont nerveux». Les ouvriers les plus inquiets sont ceux de Longbridge, la plus ancienne et la plus vaste usine automobile d'Europe, qui emploie 13 000 pers