Le rapport de l'Agence nationale pour l'amélioration des conditions
de travail (ANACT) sur le temps de travail réel des cheminots de la SNCF sera-t-il utilisé dans la négociation sur les 35 heures dans l'entreprise publique? A priori, ce débat-là n'a pas été engagé et il ne le sera pas maintenant. Quelques jours après la réunion de la première table ronde direction-syndicats, ce rapport, publié hier par le Figaro, montre que le temps de travail des cheminots est en fait inférieur de 25 à 30% aux horaires théoriques. Ainsi, dans certains établissements de maintenance, comme celui de Paris-Nord, le temps affiché est bien de 39 heures par semaine, auquel il faut en fait soustraire plus de 10 heures de «pauses» hebdomadaires. Le Figaro publie également une enquête qui montre que, selon un audit interne, «les contrôleurs se débrouillent pour avoir chaque semaine trois journées successives de repos complet» et que, «hors des congés légaux, une vingtaine de jours de repos supplémentaires [leur] sont accordés sans justification sérieuse». En conclusion, l'audit estime que «le temps de travail réel des contrôleurs est plus proche de 30 heures par semaine que des 39 heures réglementaires».
Hier, le président de la SNCF a vivement réagi, jugeant la présentation «partielle et partiale». Selon Louis Gallois, les extraits publiés «ne prennent en compte que la durée du travail sans s'attacher aux conditions et aux horaires de travail ainsi qu'à la rémunération». La direction de la SNCF affi