La fin du film était annoncée dès le 22 juillet. En écrivant ce
jour-là, noir sur blanc, dans un communiqué, que Lagardère aurait 30 à 33% d'un groupe Aérospatiale privatisé, le gouvernement se fixait un projet politique et non un simple objectif industriel. Il s'agissait de donner une ultime chance à l'aéronautique française et de faire entendre sa voix sur la scène européenne. Aérospatiale était en passe de se faire doubler par ses partenaires et néanmoins concurrents allemand et britannique Dasa et BAe, il fallait trouver un Zorro, il n'y en avait qu'un, c'était Lagardère. Il croit et travaille à l'Europe depuis trente ans, il est intimement lié avec les patrons des groupes Dasa et BAe, avec qui il gère des sociétés communes, il a réussi à se relever de tous ses échecs et à bâtir un petit empire, et surtout il a une étiquette privée.
Cette fin posée, il ne restait plus qu'à trouver les moyens d'y parvenir. A n'importe quel prix. Il y a bien eu quelques voix, depuis ce jour d'été, pour déplorer le superbe cadeau fait à Lagardère, mais cela ne servait plus à rien. Les jeux étaient faits, le reste n'était que cuisine. Le gouvernement ne pouvait pas donner moins que 33% d'Aérospatiale à Lagardère en échange de Matra Hautes Technologies, il ne pouvait pas non plus lui faire payer une soulte démesurée sous peine de lui faire perdre la face. Toutes les discussions menées depuis six mois n'ont tendu qu'à cet objectif. Atteint hier.
En limitant au maximum le montant de la somme qu'i