Pékin, de notre correspondante.
Les dirigeants chinois en conviennent désormais: l'année 1999 sera difficile. Le 6 janvier, le ministre des Finances, Xiang Huaicheng, s'est exprimé avec une étonnante franchise: «La crise asiatique empire, l'instabilité et l'incertitude de l'économie mondiale augmentent. La situation économique, intérieure comme extérieure, ne donne pas lieu d'être optimiste pour 1999.» Car la diminution d'activité, sensible dans les provinces les plus affectées par les restructurations depuis le printemps, est désormais tangible jusque dans la capitale.
En ce début février, à l'approche du nouvel an lunaire (le 16 février), les magasins, d'habitude achalandés, restent désespérément vides. Les vendeuses se précipitent sur les rares clients, des soldes «spéciales fête de printemps» sont annoncées en devanture et sur l'avenue Dongdan, l'une des plus commerçantes de la capitale, certains marchands n'hésitent plus à s'installer sur le trottoir pour rabattre les clients. A l'automne, plusieurs grands magasins ont fait faillite. Ouverts en toute pompe au milieu des années 90, années de consommation effrénée, ils ferment les uns après les autres ou se reconvertissent, comme Vantone, dans des produits plus bas de gamme vendus en gros. La grande surface la Maison verte, située sur l'avenue Wangfujin, autre grand axe commercial, a interrompu ses ventes de produits importés de Corée du Sud. Quant au groupe Qiancun, il a dû vendre une partie de ses immeubles de bureaux pou