Après la vague europhile des premiers jours de janvier, c'est plutôt
marée basse pour les paiements en euros. Hier, l'observatoire départemental de l'euro se réunissait pour la première fois, à la préfecture de région d'Ile-de-France. 70 observatoires ont déja été installés en France depuis le 1er janvier. Aucun ne devrait être submergé par les litiges qu'ils sont censés régler. Camille Jacquemont, coordinateur euro chez Prisunic, membre de l'observatoire, se désolait tout haut: «Sur 25 milliards de chiffre d'affaires réalisé depuis le 1er janvier, on a dû encaisser 400 chèques en euros.» Maigre collecte pour une enseigne qui compte 250 magasins. «C'est même catastrophique si on regarde les gros efforts pour former le personnel, toutes les calculettes distribuées, le double affichage" et le client qui boude l'euro.» Les membres fraîchement nommés dans l'observatoire se creusaient la tête pour trouver des raisons. Premiers accusés, les banques et la polémique sur les tarifs. A force d'entendre dénoncer le coût élevé des opérations en euros dans la zone euro (paiements par chèque ou par carte bancaire), «les gens sont dans une grande confusion». Au point qu'ils doutent fortement de la gratuité des opérations en euros dans les commerces à côté de chez eux. Bref, Camille Jacquemont craint la «démobilisation». Alors que les banquiers comme les commerçants redoutaient la «porosité», un engouement brutal qui aurait jeté les entreprises comme le grand public sur l'euro, c'est le