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Libération

Stabilité: carton jaune pour la France et l'Allemagne.

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publié le 17 février 1999 à 23h46

Après le carton rouge reçu par l'Italie pour faute grave, c'est un

carton jaune qui vient sanctionner le jeu «limite» de la France et de l'Allemagne. La Commission européenne a estimé, hier, que les «programmes de stabilité» déposés par ces deux pays pour la période 1999-2002 étaient tout juste suffisants pour parvenir à une situation budgétaire «proche de l'équilibre» d'ici à trois ans. Paris a adopté «une stratégie budgétaire minimale qui ne présente guère de marge de manoeuvre», a regretté Yves-Thibault de Silguy, le commissaire chargé de la monnaie unique. Même diagnostic pour Bonn. Certes, les deux capitales ne sont pas dans la situation de Rome, à qui Bruxelles a carrément demandé de réviser son programme en estimant ses hypothèses de croissance totalement irréalistes. Mais la critique n'est pas, pour autant, bénigne.

La France a bâti deux scénarios, l'un «favorable» (2,7% de croissance en 1999, puis 3% par an jusqu'en 2002), l'autre «prudent» (2,4%, puis 2,5% par an). Silguy estime que ce dernier est «le plus sérieux». Dans ce cas, le déficit serait ramené à 1,2% en fin de période et la dette de l'Etat resterait à peu près stable (58,3% du PIB). L'Allemagne, elle, parie sur une croissance de 2% cette année, puis de 2,5% par an jusqu'en 2002. Une hypothèse «plausible et réaliste», selon Silguy. Son déficit se stabiliserait à 1% en fin de période. Sa dette diminuerait de 1,5%, pour s'établir à 59,5% en 2002. L'exécutif européen s'inquiète surtout de la difficulté qu'ont l