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Libération

Mais qu'est-ce qui fait vibrer Eurotunnel? Le titre a pris 28% en quatre semaines. La faute à Bolloré?

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publié le 18 février 1999 à 23h47

Lorsqu'Eurotunnel joue les vedettes à la Bourse, cela ne peut pas

passer inaperçu. Plus habituée aux grandes dégringolades boursières qu'aux progressions fulgurantes, l'action à 8,30 F ne faisait plus rêver personne. Tout le monde a même oublié qu'un jour Eurotunnel se traitait à 120 F sur le marché. Et puis mardi, comme une réminiscence d'un très lointain passé, le titre s'est envolé de 17,69% à 1,33 euro (8,64 F). Les échanges ont gonflé tout au long de la journée, jusqu'à atteindre 81,3 millions d'actions, soit 4,81% du capital. Un volume jamais égalé sur cette valeur. Si la frénésie s'est calmée hier (après un démarrage fort en début de journée, les échanges se sont stabilisés et le titre a terminé la séance sur une baisse de 6,77%), en quatre semaines, Eurotunnel a pris 28% environ, et près de 50% en un an.

Supputations. Qui voudrait racheter aujourd'hui la société concessionnaire du tunnel sous la Manche? Même si la question semble saugrenue ­ Eurotunnel, c'est 1,689 milliard de titres dispersés sur les grandes places financières internationales, 15 milliards de francs de capitalisation boursière et surtout une dette de 73 milliards de francs ­, les professionnels se sont interrogés sur l'origine du mouvement. Une valorisation inévitable. Spéculation pure, opération d'arbitrage orchestrée par les banques, prise de participation? Une rumeur tenace prête à Vincent Bolloré ce ramassage intensif. Il est vrai que, depuis la vente de sa participation dans Bouygues à François