Lorsqu'Eurotunnel joue les vedettes à la Bourse, cela ne peut pas
passer inaperçu. Plus habituée aux grandes dégringolades boursières qu'aux progressions fulgurantes, l'action à 8,30 F ne faisait plus rêver personne. Tout le monde a même oublié qu'un jour Eurotunnel se traitait à 120 F sur le marché. Et puis mardi, comme une réminiscence d'un très lointain passé, le titre s'est envolé de 17,69% à 1,33 euro (8,64 F). Les échanges ont gonflé tout au long de la journée, jusqu'à atteindre 81,3 millions d'actions, soit 4,81% du capital. Un volume jamais égalé sur cette valeur. Si la frénésie s'est calmée hier (après un démarrage fort en début de journée, les échanges se sont stabilisés et le titre a terminé la séance sur une baisse de 6,77%), en quatre semaines, Eurotunnel a pris 28% environ, et près de 50% en un an.
Supputations. Qui voudrait racheter aujourd'hui la société concessionnaire du tunnel sous la Manche? Même si la question semble saugrenue Eurotunnel, c'est 1,689 milliard de titres dispersés sur les grandes places financières internationales, 15 milliards de francs de capitalisation boursière et surtout une dette de 73 milliards de francs , les professionnels se sont interrogés sur l'origine du mouvement. Une valorisation inévitable. Spéculation pure, opération d'arbitrage orchestrée par les banques, prise de participation? Une rumeur tenace prête à Vincent Bolloré ce ramassage intensif. Il est vrai que, depuis la vente de sa participation dans Bouygues à François