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Libération

Arnault se prend les pieds dans Gucci. L'Italien organise la résistance contre le raid «sournois» de LVMH.

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publié le 19 février 1999 à 23h48

Bernard Arnault vient de se faire claquer la porte de la penderie

Gucci au nez. Depuis hier, il est clair qu'il n'est pas le bienvenu dans la maison de luxe italienne, même s'il contrôle plus du tiers du capital. Pour une fois, Arnault avait pourtant abandonné ses méthodes de hussard: il n'a cessé de dire et de répéter qu'il n'entendait pas lancer une OPA; il louait les talents de créateur de Tom Ford, le styliste maison; il encensait la politique de développement de Domenico De Sole, le PDG" Le déguisement de prince charmant n'a pas fait illusion à Florence.

Pendant quelques semaines, les dirigeants italiens ont fait bonne figure, distants, mais ouverts au dialogue. Aux dernières nouvelles, LVMH avait offert de plafonner sa participation, de respecter l'autonomie de gestion de la maison, de limiter sa surveillance à la nomination d'un seul administrateur au conseil de Gucci. En échange, le groupe français s'est autorisé une question empreinte de méfiance: «Existe-t-il des accords, contrats, plans de stock-options, ou tous autres éléments ayant des clauses susceptibles de se déclencher par la suite du franchissement de certains seuils au sein du capital de Gucci?» Autrement dit LVMH, qui jure qu'il restera sagement à 34,4%, veut savoir quelles seraient les éventuelles mauvaises surprises si d'aventure «quelqu'un» prenait le contrôle" Dans l'idéal, la réponse arrivait mercredi, et un accord entre les deux groupes intervenait dans la foulée.

Concurrence. C'est là que l'affaire s