Au lendemain de sa contre-attaque dirigée contre le patron de LVMH,
Bernard Arnault, le président de Gucci, Domenico De Sole, revient sur la bataille qui oppose deux géants du luxe. Interview.
Pourquoi avoir rompu soudainement les négociations avec Bernard Arnault?
J'avais répété à plusieurs occasions à monsieur Arnault que nous étions prêts à accepter un accord qui soit juste pour tous les actionnaires. Nous en avons discuté pendant cinq semaines. Mais monsieur Arnault n'a pas accepté de faire une offre, à un prix correct, pour s'emparer de 100% du capital. Alors, étant donné que LVMH constitue notre concurrent direct, nous lui avons demandé de formuler au moins un accord clair, transparent, qui soit valable légalement et qui garantisse l'autonomie de la société Gucci. Là encore, LVMH a refusé. Il nous fallait donc protéger l'indépendance de l'entreprise.
La contre-attaque semble toutefois avoir été préparée de longue date?
Quand nous avons constaté que nos propositions n'aboutissaient pas, nous avons réagi. Nous n'éprouvons pas d'animosité particulière contre monsieur Arnault ou contre les Français. Mais monsieur Arnault voulait prendre le contrôle de la société sans en payer le prix. Moi, je défends les intérêts de Gucci. Nous avons négocié, en vain. Il est vrai que, pendant que nous discutions, nous avons évalué toutes les solutions. Mais quand Bernard Arnault a demandé un fauteuil au conseil d'administration, je n'avais pas d'autre choix que de réagir.
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