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Libération

Pertes colossales pour le géant japonais de l'électronique. Nec, actionnaire de Bull, annonce 15 000 suppressions d'emplois.

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publié le 20 février 1999 à 23h50

Tokyo, de notre correspondante.

Dur rappel à la réalité pour les salariés de Nec, le géant japonais de l'électronique, actionnaire du groupe français Bull. Le président, Hisashi Kaneko, a annoncé hier des pertes colossales et, par la même occasion, son départ ainsi que 15 000 suppressions d'emplois, dont 9 000 au Japon. D'ordinaire, lorsqu'un grand groupe japonais doit se restructurer, l'emploi est touché en dernier et au compte-gouttes. Surtout dans les très grandes sociétés où l'emploi reste garanti à vie. Mais le deuxième fabricant mondial de puces électroniques, qui fête cette année son centenaire, a estimé qu'il n'avait plus le choix. Il s'apprête à enregistrer une perte nette de 150 milliards de yens (7,3 milliards de francs, 1,1 milliard d'euros) pour l'exercice se terminant le 31 mars. Il s'est fixé pour objectif de retrouver la rentabilité dans un délai de trois ans, ce qui va l'obliger à faire des choix stratégiques plus clairs que par le passé. Paradoxe: l'origine de la plus grande partie de ces pertes ne se situe pas au Japon, où l'économie est pourtant au point mort, mais aux Etats-Unis, où le secteur informatique est en plein boom.

Voulant à tout prix s'implanter sur le marché américain des PC, le groupe japonais a pris le contrôle de Packard-Bell, l'un des premiers fabricants de micro-ordinateurs américains. Mais cette acquisition, réalisée alors que la part de marché de Packard-Bell aux Etats-Unis était au zénith, s'est révélée un gouffre presque sans fond. L