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Libération

A Bonn, le G7 tire de petites leçons de la crise. Création d'un Forum de la stabilité financière.

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publié le 22 février 1999 à 23h49

Bonn, envoyé spécial.

C'est à Bonn, dans une résidence gouvernementale surplombant le Rhin, que les ministres des Finances des sept pays les plus industrialisés se sont retrouvés samedi, pour un nouveau G7. Une première depuis la création de l'euro. Avant de s'accorder sur les termes d'un communiqué final, dont le ton pourrait se résumer à «nous sommes plutôt optimistes mais nous restons vigilants», les ministres des Finances se sont livrés à une bataille d'arguments pour savoir lesquels de leurs pays devaient contribuer le plus à relancer la croissance mondiale. Des échanges qui ont surtout concerné les deux grandes zones géographiques: les Etats-Unis et Europe.

Les Etats-Unis estiment qu'ils ont déjà tout fait pour empêcher le pire: une forte contraction de l'économie mondiale. En baissant, à trois reprises, ses taux d'intérêt à l'automne 1998, la Réserve fédérale américaine considère qu'elle a pris les devants pour empêcher une réduction généralisée du crédit. Mais les choses pourraient bientôt se gâter, notamment sur le front de la consommation des ménages. La situation américaine est d'autant plus tendue que le déficit commercial des Etats-Unis a frôlé les 170 milliards de dollars (149 milliards d'euros) en 1998! Un record depuis dix ans. Mais c'est aussi la preuve que l'économie américaine se nourrit des produits importés d'Europe et du reste du monde. Du point de vue de Washington, il est donc temps que la zone euro prenne la relève pour assurer un minimum de croissance