Rome, de notre correspondant.
Olivetti, le retour" Submergée de dettes, minée par les conflits internes, l'entreprise d'Ivrea semblait, il y a trois ans, au fond du gouffre. Acculé, son patron emblématique, Carlo De Benedetti, devait se mettre en retrait et passer la main après avoir propulsé le groupe dans le secteur des télécoms. Un changement de stratégie aussi hasardeux et coûteux que l'avait été, en 1978, le passage de l'électromécanique à l'informatique. Au bout du compte, ce choix s'est avéré judicieux et permet aujourd'hui à Olivetti de convoiter le premier opérateur de télécommunications italien et de se replacer parmi les fleurons du capitalisme transalpin.
Métamorphose. A l'origine de ce redressement, Roberto Colaninno, le nouveau Condottiere d'Ivrea, qui prend le gouvernail du groupe en septembre 1996. Sous son impulsion, l'entreprise poursuit sa métamorphose et encaisse les premiers dividendes du changement de cap. Immédiatement, ce proche de Carlo De Benedetti (toujours président d'honneur) s'emploie à couper la branche informatique, qui générait d'énormes pertes. Dès janvier 1997, la micro-informatique est vendue à la société Piedmont de l'homme d'affaires américain Edward Gottesmann. Et la filiale de services informatiques Olsy, qui représentait encore près des deux tiers du chiffre d'affaires d'Olivetti, est cédée en mars 1998 à l'Américain Wang. «Olivetti est désormais une société de télécommunications», souligne alors Roberto Colaninno. D'autant que, lancée