Les «privats» ont la cote. 3,8 millions de Français s'étaient
arraché le titre France Télécom en octobre 1997. 2,4 millions se sont rués sur l'action Air France. Sachant que le transporteur aérien évolue dans un ciel plus chargé que celui de l'opérateur téléphonique, la performance est remarquable. Mais la Bourse va-t-elle gagner au final de nouveaux aficionados? L'expérience des précédentes introductions en Bourse d'anciens groupes publics montre plutôt qu'il n'en est rien. Après avoir escaladé un pic en 1987 lors de la privatisation de Paribas, le nombre de détenteurs en direct d'actions reste immuablement calé depuis 1994 entre 4,8 et 5,2 millions. Tout juste peut-on dire que l'opération France Télécom a permis de maintenir à niveau le nombre de boursicoteurs.
A la Fnaci (Fédération nationale des clubs d'investissement), on est un peu surpris que l'actionnariat individuel ne décolle pas davantage. Les clubs d'investissement sont en pleine forme 17 000 clubs et 200 000 membres , ils rassemblent, plutôt que des épargnants rassis, «une majorité de jeunes, des gens ouverts, et qui viennent de moins en moins de la finance». Anne-Emmanuelle Dognon, sa secrétaire générale, avance une première explication: si beaucoup de gens se ruent sur les privatisées, «c'est pour faire un aller-retour». Ils préréservent, attendent que l'action s'envole et liquident le paquet pour empocher la plus-value. «Avant, explique-t-elle, cette façon expéditive de récupérer sa mise était le fait d'un