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Libération

Levi's laisse tomber la machine à coudre.Le groupe ferme onze usines et se recentre sur le marketing.

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publié le 23 février 1999 à 23h51

Parce qu'il est devenu très ringard de fabriquer soi-même ce que

l'on vend, Levi Strauss va fermer 11 de ses 22 usines aux Etats-Unis et au Canada et licencier 5 900 personnes. L'an dernier, le groupe avait déjà supprimé une dizaine de sites en Amérique du Nord et programmé la fin prochaine de quatre autres en Europe (dont l'usine de La Bassée, près de Lille). Levi Strauss se met ainsi à la mode des entreprises «virtuelles» qui, à l'instar de Nike, de Sara Lee ou de Gap, se concentrent sur le marketing et la distribution et se dégagent de l'intendance: les machines, les ouvriers" Depuis San Franciso, la direction de Levi Strauss justifie on ne peut plus clairement ce plan d'«amélioration de la productivité». «Levi's and Co est un des derniers groupes d'habillement américains à maintenir en propre une force de production massive. Presque tous les groupes ont éliminé ou réduit les unités de fabrication qu'ils possédaient», explique John Ermatinger, président du groupe pour l'Amérique du Nord. Posséder des usines devient un «désavantage de compétitivité». «En confiant une part significative de notre fabrication pour les Etats-Unis et le Canada à des sous-traitants, nous donnons plus de flexibilité à notre compagnie», conclut John Ermatinger. En conséquence, le groupe va donc virer 30% de ses effectifs aux Etats-Unis et au Canada.

Quand il s'était engagé dans cette voie, le patron de Sara Lee s'était montré tout aussi didactique. Fin 1997, John Bryan annonçait la «déverticalisatio