Menu
Libération

Fronde chez les soutiers de Martine Aubry. Syndicats et inspecteurs du travail stigmatisent son«double discours».

Article réservé aux abonnés
publié le 26 février 1999 à 23h54

La brouille entre Martine Aubry et les inspecteurs du travail vire

au feuilleton. On se souvient que Gérard Filoche, inspecteur du travail à Paris, également responsable au Parti socialiste, est sous le coup d'un blâme, pour avoir critiqué la loi Aubry dans une tribune de Libération et pour avoir reçu une équipe de télévision de Capital. L'inspecteur a reçu le soutien de la CGT et de la CFDT, qui dénoncent ce qu'ils estiment être une atteinte au droit d'expression. Hier, Sud et ces deux syndicats se sont rappelés au bon souvenir de leur ministre, lors du très sérieux conseil supérieur de la prévention et des risques. Bravant l'interdiction aux fonctionnaires d'évoquer sans autorisation la politique du gouvernement, les syndicats dénoncent «le décalage incroyable entre le discours volontariste que tient Martine Aubry dans les médias en matière de prévention contre les risques professionnels et la misère des moyens (") affectés aux service de l'inspection du travail». En illustration, les inspecteurs mettent en parallèle les effectifs (1 200 fonctionnaires en tout) et leur mission: contrôler 1,6 million d'entreprises, employant 15 millions de salariés.

Mais la grogne ne se limite pas au corps de l'inspection. Elle commence aussi à mettre en effervescence les directions départementales et régionales du travail de l'emploi et de la formation professionnelle (DDTEFP et DRTEFP). A Paris, les syndicalistes dénoncent ainsi la disparition de 140 emplois sur 600 en dix ans. Dans ce co