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Libération

Le prince du luxe refuse de jouer l'actionnaire dormant. LVMH attaque Gucci en justice pour contrer les pilules anti-OPA de l'italien.

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publié le 26 février 1999 à 23h53

Bernard Arnault, le patron de LVMH, n'a pas l'intention de lancer

une OPA sur Gucci. Mais il ne tient pas, non plus, à se laisser priver de toute influence dans le groupe italien. Si le groupe de luxe a déboursé 8,4 milliards de francs pour s'emparer du tiers du capital du maroquinier transalpin, ce n'est pas pour jouer le rôle de l'actionnaire dormant. Le genre de contre-emploi que lui offre pourtant Domenico De Sole, le PDG de Gucci. Cet avocat formé à Harvard s'est tricoté une barrière antiprédateur en fils d'acier: le 18 février dernier, il annonçait la création d'une fondation dont le but est d'acquérir ­ pour le compte des salariés ­ autant d'actions Gucci qu'en possède LVMH (Libération du 19 février). Mission de cette fondation: voter contre les propositions de LVMH en assemblée générale, et notamment contre la demande du groupe français d'avoir un administrateur au conseil de Gucci. Spécificité néerlandaise. Scandalisé par ces méthodes, Bernard Arnault a aussitôt annoncé son intention de saisir les tribunaux. Depuis hier, c'est chose faite: le groupe français a intenté une action en justice devant la chambre commerciale de la cour d'appel d'Amsterdam, Gucci étant enregistrée et cotée aux Pays-Bas. Le système de fondation est devenu une spécificité néerlandaise: sur la plupart des autres places financières, une telle manoeuvre n'aurait même pas été envisagée. Mais tout le débat consiste désormais à savoir, si, même dans ce cadre très souple, Domenico De Sole ne ser